Politique de l’international

Politique de l’internationalisation de la formation du Cégep de Chicoutimi – Mars 2009

Préambule

Pour accueillir ces futurs élèves, nous envisageons de nous doter d’une politique relative à l’internationalisation et à l’éducation interculturelle et citoyenne et y intégrer la dimension coopération internationale. L’application de la politique repose sur une responsabilité partagée par tous les groupes. La mise en commun des initiatives et des savoir-faire saura maximiser les contributions de tous à l’intégration de ces dimensions dans la vie du collège. Il est cependant important de spécifier qu’il n’existe aucune obligation pour les départements, les enseignantes, les enseignants, les professionnels ou cadres de s’engager dans le processus. Le tout se faisant sur une base volontaire.

Lorsque cette politique sera adoptée par la Commission des études et par le Conseil d’administration, nous suggérons qu’elle soit enchâssée dans le plan de développement 2010-2015, et qu’elle en devienne la couleur principale.

Article 1. Mission et buts de la politique

Cette politique fournit à la communauté collégiale des outils privilégiés pour démontrer son ouverture sur le monde et son désir de partager son savoir et son esprit de coopération. Afin d’apporter des éléments de solution durable par son action dans les pays visés par l’aide canadienne, le Cégep veut mettre à contribution ses ressources humaines et son expertise de formation. II veut également conscientiser ses étudiants aux réalités extérieures, comme l’environnement et leur permettre de participer au mieux-être de l’humanité, en incorporant dans ses enseignements la dimension internationale.

1.1. La mission

La mission de la politique d’internationalisation du Cégep de Chicoutimi est de participer à la formation d’étudiants responsables socialement, ayant développé une vision mondiale ainsi qu’un esprit d’inter coopération faisant abstraction de toute rivalité ou frontière.

1.2. Les buts

  • 1.2.1. Imprégner la vie étudiante et les programmes d’études d’une vision mondiale de la formation interculturelle citoyenne et de coopération;
  • 1.2.2. Favoriser la participation des étudiants et du personnel aux activités internationales et de coopération;
  • 1.2.3. Faire des interventions en formation auprès des populations du monde;
  • 1.2.4. Participer aux objectifs du millénaire énoncés par l’Agence canadienne de développement international, d’ici 2015.

Soit:

  • Eliminer l’extrême pauvreté et la faim;
  • Atteindre l’éducation primaire pour tous;
  • Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
  • Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans;
  • Améliorer la santé maternelle;
  • Combattre le vih/sida, le paludisme et d’autres maladies;
  • Assurer un environnement durable;
  • Mettre en place un partenariat pour le développement (acdi);

1.3. Le mode de financement

L’aide gouvernementale en provenance de I’ACDI, le MELS, le MRIQ représente la principale source de financement dans le cadre des projets admissibles à l’intérieur de programmes de coopération avec des pays en voie de développement.

 

Le paiement par des entreprises privées locales ou étrangères de services spécifiques dans le but de commercialiser leurs produits et services, d’améliorer leurs techniques de production ou de perfectionner leurs ressources humaines, représente une autre source de financement plus particulièrement liée aux projets de développement internationaux.

 

Le Service du développement international doit s’autofinancer et sa rentabilité repose donc sur divers modes de revenus. Les différents intervenants du Cégep qui ont à collaborer avec le Service du développement international doivent tenir compte des contraintes budgétaires qui régissent l’ensemble des activités du service. L’appui que le Service peut apporter dans le but de promouvoir un vrai développement mondial durable ne pourra s’effectuer si le Cégep doit en supporter les conséquences financières au-delà de ses capacités.

Article 2. Principes directeurs

La politique de l’internationalisation de la formation :

2.1.

Découle du Projet éducatif du Cégep de Chicoutimi qui appelle les étudiants et les membres du personnel à un engagement concernant: « […] l’accomplissement de l’élève, considéré comme une personne responsable et capable d’utiliser les ressources mises à sa disposition, en vue de son développement intégral et équilibré. Le projet éducatif soutient essentiellement une démarche d’apprentissage conduisant à une plus grande autonomie de l’étudiant. […] L’éveil au goût d’apprendre, à la créativité, au développement d’une pensée critique et à la prise en charge de ses responsabilités sur le plan personnel et social […] » (Projet éducatif du Cégep de Chicoutimi)

2.2.

2.2.1. La politique vise plus particulièrement ses 3e et 4e objectifs à savoir: «Consolider, offrir et développer des programmes d’études cohérents, adaptés et qui intègrent les technologies de l’information et des communications»; (Cégep de Chicoutimi Plan stratégique 2004-2009, p. 20) Cet objectif implique de consolider et de développer :

  • Chacun des programmes et chacun des grands créneaux du collège;
  • la formule alternance travail-études;
  • la cohérence de l’offre de programmes avec les besoins régionaux en soutenant la polyvalence et le caractère transférable des connaissances et une couleur locale;
  • implanter de nouveaux programmes d’études (DEC et AEC);
  • consolider les liens avec le secondaire, les autres collèges, l’université et le marché du travail dans une perspective de continuum de formation;
  • le développement de l’approche programme;
  • intégrer les technologies de l’information et des communications dans les programmes d’études;

Elle veut aussi « Développer des moyens pour assurer l’accessibilité à une formation variée et de qualité dans un contexte de baisse démographique et dans le respect de la mission du Cégep » (Cégep de Chicoutimi Plan stratégique 2004-2009, p. 22) Ce qui implique :

  • D’accentuer les collaborations interordres, inter-établissements et avec les entreprises;
  • optimiser la carte régionale de programmes;
  • obtenir des autorisations pour des programmes exclusifs à fort pouvoir attractif;
  • accentuer les engagements du Cégep envers les organismes régionaux;
  • s’associer avec différents collèges.

Article 3. Objectifs pour les prochaines années

Plus spécifiquement, le Cégep devrait poursuivre les 5 objectifs suivants :

3.1. Imprégner la vie étudiante et les programmes d’études d’une dimension internationale axée sur le partage du savoir, l’interculturel, la formation citoyenne et la coopération.

Un esprit de partage et de coopération doit habiter toute la communauté collégiale. Tous doivent faire preuve d’ouverture aux cultures distinctes et aux diverses problématiques reliées aux valeurs et coutumes des pays du monde.

3.2. Favoriser la mobilité étudiante

En favorisant des stages d’études crédités ou non-crédités à l’étranger, les étudiants se préparent à vivre dans une société où le multiculturalisme et la mondialisation se juxtaposent afin de fonder une société axée sur le déplacement libre des individus et l’exportation du savoir.

3.3. Inciter les échanges internationaux et la mobilité professionnelle

En s’assurant la participation du personnel aux décisions, à l’organisation, à la mise en œuvre et au suivi des projets d’internationalisation et de coopération, le Cégep s’assure avoir des retombées pédagogiques et un rayonnement dépassant les frontières.

3.4. Inciter le recrutement et l’accueil d’étudiants étrangers

Enrichissant pour le milieu, l’accueil d’étudiants étrangers est un apport appréciable à l’accroissement de la clientèle étudiante et favorable au développement tant économique que démographique de notre région. Fort d’une structure d’accueil intégratrice, il en résulte, pour notre milieu, une nouvelle main-d’œuvre qualifiée et impliquée socialement.

3.5. Réaliser des projets de coopération et d’inter coopération pour favoriser le développement international.

Par l’implantation d’un mécanisme de veille face aux appels d’offres de contrats de projets de développement et de coopération internationaux, le Cégep favorise l’obtention de mandats outre-mer. Ainsi, par le biais de partenariats, qu’ils soient publics ou privés, et par l’implantation d’un esprit de coopération, notre savoir-faire est plus facilement exportable et est générateur de retombées autant économiques que pédagogiques.

Article 4. Champs privilégiés

Le Cégep de Chicoutimi compte privilégier l’ouverture à la dimension internationale dans certains programmes de formation et activités parascolaires. Ces programmes touchent aux lignes de forces du cégep. Soit :

  • La géomatique ;
  • L’aéronautique ;
  • Les techniques de la santé ;
  • Le E-Learning.

Nous voulons également réactiver des secteurs en difficulté comme la foresterie et de la bureautique. Cela particulièrement par le E-Learning. Cette technologie par laquelle le collège est présent partout dans la province, permet une réelle percée internationale dans des domaines aussi vastes que : la Bureautique, le Graphisme, la conception et l’animation de sites Web, les langues modernes (Anglais américain, Anglais Britannique, Espagnol, Italien, Allemand, Français langue étrangère, Néerlandais).

Article 5. Moyens d’action

Selon le contexte et les ressources disponibles, le Cégep de Chicoutimi entend mettre en branle ces actions:

5.1. La coopération internationale

Adopter une stratégie de développement international qui permet au service de coopération d’optimiser la répartition des projets en fonction de nos domaines de compétence afin d’offrir une gamme de services de qualité à l’étranger.

5.1.1. Développer des liens de partenariat avec d’autres collèges et organismes en misant sur la complémentarité des ressources et des expertises disponibles, et ce, à moyen terme, ici et à l’étranger.

5.1.2. Assurer une plus grande interaction entre les projets de coopération et les autres domaines d’action, notamment : la mobilité étudiante, le recrutement d’étudiants étrangers et la mobilité du personnel.

5.1.3. Constituer et maintenir une banque de candidats volontaires et aptes à s’engager dans différentes activités internationales, interculturelles ou citoyennes.

5.1.4. Adapter le mandat du service de coopération internationale en fonction de l’évolution de la conjoncture.

5.1.5. Renforcer la structure de financement du service de coopération.

5.2. La Mobilité étudiante

Favoriser les projets de mobilité étudiante afin de garantir un environnement éducatif stimulant et adapté à la complexité d’un monde en constante évolution.

5.2.1. Intégrer les dimensions internationale, interculturelle et citoyenne aux projets de mobilité.

5.2.2. Assurer le développement et la continuité des différents projets de stages et d’échanges.

5.2.3. Reconnaître les différentes formes d’apprentissages réalisées à l’intérieur des stages et des échanges non crédités.

5.2.4. Offrir le soutien et l’encadrement nécessaires aux différentes stratégies de financement qui permettent d’assurer l’accessibilité à ces projets de mobilité.

5.3. Internationalisation de la formation

Intégrer les dimensions internationale, interculturelle et citoyenne au moment des révisions de programme effectuées par les comités de programme en collaboration avec le service de développement pédagogique.

5.3.1. Chaque comité de programme établit la pertinence de chacune de ces dimensions.

5.3.2. Fournir les outils de formation et le perfectionnement nécessaires à l’intégration des dimensions internationale, interculturelle et citoyenne.

5.3.3. Diffuser le plus largement possible le matériel de formation et de sensibilisation produit par les différents projets.

5.3.4. Monter et tenir à jour un centre de documentation virtuel pouvant aider à monter et acheminer les différents types de projets.

5.4. Recrutement et accueil d’étudiants étrangers

Développer une offre de formation pour des étudiants étrangers.

5.4.1. Assurer un accueil et un encadrement adéquats aux étudiants étrangers.

5.4.2. Développer un service d’aide financière pour les étudiants étrangers.

5.5.

Mobilité du personnel : Faciliter les prêts ou les échanges de personnel à l’étranger.

5.6.

Favoriser le perfectionnement en langue seconde et l’apprentissage d’une troisième langue chez le personnel.

Article 6. Mise en œuvre

Le Cégep établit les conditions visant à assurer la réussite des activités d’internationalisation de la formation interculturelle citoyenne et de coopération.

6.1.

Le cégep doit d’abord procéder à la désignation d’une personne responsable du dossier de l’internationalisation. Cette personne sera désignée par la direction générale ou par la direction des études.

Afin de favoriser des pratiques axées sur la mondialisation du savoir, la personne désignée est responsable des activités d’internationalisation de la formation interculturelle citoyenne et de coopération.

Ce responsable se verra recevoir les projets et conseiller les concepteurs :

  • Préparer avec les responsables des activités parascolaires et leurs procédés d’exécution;
  • Accorder les autorisations nécessaires;
  • Former un comité consultatif et coordonner ses activités.

6.2.

La création d’un comité des activités d’internationalisation de la formation interculturelle citoyenne et de coopération. La personne responsable est soutenue par un comité consultatif. Ce comité est formé des deux individus choisis par la personne responsable des activités d’internationalisation de la formation interculturelle citoyenne et de coopération, de deux enseignants et d’un étudiant choisis pour leur connaissance dans ces domaines.

Elles prennent avis auprès de ce comité en ce qui concerne :

  • Les activités d’information et d’animation du milieu collégial.
  • L’application de la présente politique et les modifications à apporter, s’il y a lieu.

6.3. La concentration des projets dans un nombre restreint de pays

Le Cégep incite la concentration de ses activités internationales dans les pays où son expertise et ses compétences favorisent le développement. Cela pour créer des rapports privilégiés.

6.4. Le développement de partenariats

Le Cégep favorise les activités qui se réalisent en partenariat avec d’autres maisons d’enseignement membres de l’ACCC et/ou de Cégep international, les divers paliers gouvernementaux ou les autres organisations vouées au développement international.

6.5. Le financement des activités

L’ensemble des activités doivent générer leurs sources de financement. Les partenariats publics/privés, les organismes subventionnaires, les levées de fonds ou autres devront être privilégiés.

Article 7. Applications : rôles et responsabilités

7.1.

La Direction de la formation continue et des services internationaux est responsable de l’application de la politique. Sa mise en œuvre est faite en responsabilité partagée avec l’ensemble des instances du Collège, en conformité avec le mandat spécifique de chacune.

Il convient ainsi que :

7.2.

  • Les services internationaux développent, coordonnent, conseillent et encadrent les activités découlant de la politique.
  • Ils recommandent au comité de l’international, les projets issus de la communauté.
  • Ils recueillent et diffusent l’information relative aux projets internationaux.
  • Ils sont responsables des communications avec les divers partenaires et bailleurs de fonds.
  • Ils sont responsables de l’accueil et de l’intégration des étudiants étrangers.

7.3.

La Direction des études favorise l’enrichissement des programmes de formation en matière d’internationalisation, d’éducation interculturelle et de coopération avec la collaboration des départements et des enseignants;

7.4.

Les porteurs de projets internationaux (en tant qu’individus, en tant qu’équipes ou départements, en tant que services) présentent à leur supérieur immédiat une version écrite de leurs projets, selon un canevas prévu à cette fin.

7.5.

Une analyse de conformité et de faisabilité pourra être effectuée avant l’approbation définitive par le collège.

7.6.

La Direction des services aux étudiants est responsable des activités parascolaires d’animation et de sensibilisation du milieu en matière d’éducation internationale et interculturelle;

Elle est aussi responsable de l’aide financière aux étudiants étrangers.

7.7.

La Direction des services regroupés collabore avec les individus et les services à l’organisation d’activités de perfectionnement pour implanter et réaliser la politique d’internationalisation de la formation’;

7.8.

Le comité de Régie est responsable de l’approbation des projets internationaux et de tout engagement du Cégep de Chicoutimi dans l’un ou l’autre des champs privilégiés dans le cadre de la présente politique.

Article 8. Dispositions finales

8.1

8.1.1. Le comité d’internationalisation de la formation interculturelle, citoyenne et de coopération est responsable du processus de révision périodique de la présente politique.

8.1.2. Le comité d’internationalisation de la formation interculturelle citoyenne et de coopération dresse le bilan de l’application de la présente politique à l’occasion de son rapport annuel. Cette politique sera évaluée tous les cinq ans.

8.1.3. La présente politique abroge toute entente, procédure ou politique de l’internationalisation adoptée antérieurement.

8.2. Entrée en vigueur

Le préambule fait partie intégrante de la Politique de l’internationalisation de la formation qui entre en vigueur à compter de son adoption par le conseil d’administration; elle remplace toute politique antérieure.

8.3. Révision de la Politique

La Direction de la formation continue, du développement et des services internationaux est responsable de la révision de la présente Politique. Celle-ci sera révisée dans trois ans et par la suite à tous les cinq ans.

Définitions

Afin de bien comprendre la présente politique, les définitions suivantes sont suggérées :

a) Accueil d’étudiants étrangers : Fait référence aux étudiants venus d’autres pays et ou d’autres provinces inscrits à temps plein au collège (Cégep international).

b) Coopération internationale : S’applique à toute activité d’échange de savoir et de services éducatifs, incluant l’appui institutionnel et l’accroissement des partenariats.

c) Développement durable : Développement qui vise à répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs (Brundtland, 1987).

d) Étudiant : Toute personne fréquentant le Cégep de Chicoutimi à des fins d’apprentissage.

e) Éducation interculturelle : « éducation basée sur le respect et l’apprentissage des connaissances et des habiletés reliées à la démocratie, le respect des droits de la personne et l’apprentissage de la diversité et de l’ouverture au monde » (Politique d’intégration scolaire et d’éducation interculturelle, MEQ, 1998).

f) Éducation dans une perspective mondiale et citoyenne : « L’éducation dans une perspective mondiale et citoyenne est une perspective et non un objet d’apprentissage qui sous-tend, influence et harmonise les processus d’enseignement et d’apprentissage dans les collèges. Elle permet aux étudiants d’étudier, de développer une connaissance critique et de comprendre les enjeux planétaires de manière à ce qu’ils puissent les aborder dans leurs milieux. Elle permet de développer des valeurs saines axées sur le respect de l’environnement, l’interdépendance mondiale, la justice sociale pour tous les peuples, la paix, les droits de la personne et des processus de développement économique, social et culturel qui profitent à tous (Lessard, Desroches, Ferrer).

g) Internationalisation : « Processus institutionnel d’intégration des aspects internationaux dans les diverses dimensions de la vie de l’établissement de formation, afin de préparer l’ensemble de la communauté collégiale à participer activement à l’univers de plus en plus interdépendant dans lequel nous évoluons » (Association des collèges communautaires du Canada).

h) Internationalisation de la formation : processus qui s’exprime par l’intégration de dimensions internationales et par l’attention portée aux questions interculturelles dans les programmes d’études ainsi que par la généralisation de l’enseignement des langues (Cégep international).

i) Mobilité étudiante : Échanges et stages de toute nature, crédités ou non. II existe différentes formules de stages dans d’autres pays dont les stages professionnels en milieu de travail, les séjours d’études dans un établissement partenaire, les stages d’observation et de sensibilisation, les stages de solidarité ou de coopération internationale et les séjours linguistiques (Cégep international).

j) Mobilité du personnel : Opportunités d’échanges, de stages et de perfectionnement professionnel outre-mer proposées aux membres du personnel.