Un drone intégré dans la formation en technologie forestière
Les étudiants en technologie forestière du Cégep de Chicoutimi apprendront à traiter et à analyser les données d’un drone afin de mieux connaître ces appareils qui sont appelés à être de plus en plus employés en foresterie.
Le Cégep de Chicoutimi a acquis un drone au printemps dernier afin de l’intégrer aux activités pédagogiques de la formation. L’appareil sera utilisé pour une première fois dans le cadre d’un cours pendant la session d’automne.
Jean Brochu, coordonnateur du programme de technologie forestière, et Pascal Blackburn-Rodgers, technicien en travaux pratiques, travaillent actuellement à bâtir les activités qui seront proposées aux étudiants.
« Ça va être surtout des démonstrations. On va avoir des photos aériennes que les étudiants vont apprendre à traiter. On a ciblé quelques cours où on va monter des plans de leçons, des laboratoires, en 3D et en informatique », explique Jean Brochu, qui a déjà eu l’occasion de faire voler le petit aéronef télécommandé. Le drone sera également intégré dans un cours à la session d’hiver 2022 ainsi que dans trois autres cours offerts à la session d’automne 2022.
Pendant leur formation, les étudiants du programme technique de trois ans auront ainsi expérimenté les possibilités offertes par cet appareil dans le cadre des cours Travaux sylvicoles non-commerciaux, Photo-interprétation, Projet d’inventaire et Vérification des travaux sylvicoles.
La formation offerte sera à l’avant-garde de l’industrie, alors que l’utilisation de drones est en développement en forêt. Ils sont cependant appelés à être de plus en plus utilisés, souligne Jean Brochu. « Vérifier des travaux sylvicoles sur le terrain avec des drones, ça commence à se faire, donne-t-il en exemple. Nos étudiants vont déjà être capables de travailler avec les données fournies par les drones, d’utiliser le matériel récolté et les photos. »
Efficacité et précision
Les avantages de recourir à un drone pour la planification et l’analyse de travaux sylvicoles sont nombreux. L’aéronef télécommandé permet de valider et de prendre des décisions plus facilement et rapidement au sujet des travaux sur le terrain.
« Il y a une question d’efficacité. Un drone va en couvrir beaucoup plus grand qu’une équipe de technologues dans une journée. Il y a aussi une réduction de coûts pour l’industrie », soulève l’enseignant, tout en rappelant les enjeux de pénurie de main-d’œuvre de ce secteur.
Le drone peut également survoler des zones plus accidentées qui représentent des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs. Les données détaillées tirées des photographies prises par l’appareil offrent ensuite une plus grande précision lors de l’analyse.
Démonstrations en forêt
Le drone sera utilisé lors de démonstrations faites aux étudiants en technologie forestière dans la Forêt d’enseignement et de recherche Simoncouche, située dans la Réserve faunique des Laurentides. Les étudiants pourront notamment programmer le parcours de l’appareil.
Le pilotage du drone sera cependant réservé à Jean Brochu et à Pascal Blackburn-Rogers, puisqu’un certificat de pilote de drone est requis pour faire voler l’aéronef.
Un projet de recherche
En parallèle de son projet pédagogique, Jean Brochu dirige également un projet de recherche portant sur l’utilisation des drones pour effectuer l’inventaire de la matière ligneuse non utilisée.
Le projet de recherche vise à faciliter le calcul des souches, branches et autres résidus forestiers qui demeurent sur le terrain après une coupe forestière, un inventaire qui doit être inclus dans le calcul de la possibilité forestière.
Les chercheurs impliqués étudient la façon dont cet inventaire peut être calculé à partir du traitement de photos prises par un drone. « Il faut être capable de les ramener en trois dimensions, de revoir la hauteur des arbres et la hauteur des souches. Il faut aussi être capable de les faire tourner, de les voir sur le côté », explique M. Brochu.
Le projet est mené en partenariat avec le Centre de géomatique du Québec, centre collégial de transfert de technologie affilié au Cégep de Chicoutimi, qui assure le traitement des données. La Scierie Girard est également partenaire du projet qui est financé par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Vous trouverez ce contenu en pages 12 et 13 de l’édition 2021 de La Revue à l’Arbre publiée par l’Association forestière Saguenay–Lac-Saint-Jean, que vous pouvez lire en cliquant ici.