Saguenay appuie les exclusivités
La mairesse de Saguenay, Josée Néron, demande à la ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Mme Danielle McCann, de tout mettre en œuvre pour assurer et protéger les exclusivités des programmes d’Art et Technologie des médias (ATM) de Jonquière et de pilotage en aéronefs (CQFA) de Chicoutimi.
Accompagnée des directeurs généraux des cégeps de Chicoutimi, M. André Gobeil et de Jonquière, M. Raynald Thibeault, Mme Néron rappelle que les deux programmes d’enseignement demeurent importants et majeurs pour le Saguenay et toute la région entière.
« La ministre de l’Enseignement supérieur, Mme McCann, et la ministre responsable du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Andrée Laforest, doivent faire en sorte que les deux cégeps de Saguenay ne voient pas leurs exclusivités être menacées. Nous avons besoin d’une position ferme du gouvernement du Québec. Il en va de la survie des programmes de pilotage et d’ATM », soutient Josée Néron.
IMPACT ÉCONOMIQUE
Il faut savoir que bon an mal an, le programme d’ATM accueille 290 nouveaux étudiants, dont 70 pour cent proviennent de l’extérieur.
À Chicoutimi, le cours de pilotage attire 120 étudiants, dont 95 pour cent arrivent des autres régions du Québec.
Dès la première année de cégep, cela représente un apport dans l’économie de Saguenay d’environ 2,5 à 2,8 M$ annuellement, lorsque l’on inclut les frais scolaires, la location d’un appartement, les dépenses reliées à la nourriture et le transport.
Étant donné que les étudiants se retrouvent en plus grand nombre chaque année (incluant ceux de 2e et de 3e année), l’impact économique est multiplié et peut atteindre 6 M$ par année.
Le directeur du Cégep de Jonquière, Raynald Thibeault a rappelé l’importance de modifier la loi sur l’enseignement privé pour préserver les exclusivités.
« Dans la loi actuelle, dès qu’un collège privé dépose une demande en démontrant notamment qu’il a la capacité financière de livrer le programme, le ministère n’a pas les leviers suffisants pour le refuser, qu’il s’agisse d’une exclusivité ou non. Il faut que d’autres octrois similaires viennent fragiliser les cégeps en région », de préciser M. Thibeault.
Du côté du Cégep de Chicoutimi, André Gobeil spécifie que le programme de pilotage a acquis ses lettres de noblesse au fil des années et que l’enjeu est majeur pour la maison d’enseignement.
« Il est essentiel que le gouvernement investisse les sommes requises pour assurer la pérennité et le développement des écoles nationales comme le CQFA. Avec l’arrivée de la concurrence du privé dans les grands centres, avec nos équipements qui prennent de l’âge, il faut à tout prix demeurer compétitif en répondant adéquatement aux besoins du marché en matière de formation aéronautique. Et tout cela, encore et toujours, à partir de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean en raison de toute l’importance que le CQFA revêt économiquement pour cette dernière, mais aussi pour sa vitalité », a conclu M. Gobeil