ÉTUDIER À L’INTERNATIONAL
La « maman » des internationaux
Un article de Gabrielle Boutin pour L’Oisif
Déménager à l’étranger pour étudier n’est pas de tout repos et peut être très déstabilisant pour les étudiants internationaux qui n’ont pas la chance d’Ahmed Ennaji. Heureusement, Manon Lapierre, technicienne en travail social au Cégep de Chicoutimi, aide ces jeunes courageux en les guidant dans cette nouvelle aventure. En effet, le comité d’accueil du cégep et elle vont chercher les étudiants à l’aéroport, les aident à faire leurs premières emplettes, à ouvrir leurs comptes bancaires et à découvrir comment fonctionne le cégep.
UNE SEMAINE RÉCONFORTANTE
Juste avant le début de la session d’automne, Manon Lapierre et son équipe œuvrent pendant une semaine à créer des activités d’intégration pour ces élèves. Lors de ces ateliers, ils apprennent les particularités de la culture québécoise : les expressions, la façon dont fonctionnent les relations humaines, le système de santé canadien et les règles sociales. De plus, les étudiants ont droit à une visite complète du cégep avec le coordonnateur de leur programme et même à une rencontre avec leurs enseignants.
UN POIDS IMMENSE
En plus de s’ennuyer en permanence de leurs proches, la plupart des étudiants internationaux sont confrontés à une anxiété de performance due à l’importante pression financière qui repose sur eux. Selon Manon Lapierre, « si tu n’as pas de bourses d’exemption, une session d’études peut coûter entre 7000 et 10 000 $ », et ce, sans compter les coûts reliés à la nourriture, aux livres et au transport. La majorité des étudiants sont appuyés financièrement par leur fa-mille, celles-ci faisant d’énormes sacrifices. Le poids de l’erreur devient beaucoup plus important pour les étudiants et devient même parfois un problème : « Certains de ces étudiants, quand ils sont en période d’examen, ne dorment pas! », constate Mme Lapierre. OUVRIR SES ŒILLÈRES Manon Lapierre s’entend elle aussi sur le fait que les étudiants, afin de faciliter leur inclusion au cégep, doivent côtoyer les élèves québécois et ne pas se mettre à l’écart. Les écarts culturels sont parfois intimidants pour les jeunes Saguenéens, mais, selon Mme Lapierre, lorsqu’ils arrivent à surmonter leurs préjugés et ces écarts, il y a quelque chose d’extraordinaire à apprendre en chacun de ces étudiants. « Si j’ai 150 étudiants internationaux dans le cégep, c’est bien 150 histoires différentes. » S’ouvrir au parcours et au té-moignage des étudiants interna-tionaux, c’est également s’ouvrir sur une belle amitié et sur de nou-velles connaissances sur le monde et ses cultures, conclut-elle.
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Bas de vignette: Bien que perdus dans le vaste univers collégial, les étudiants internationaux peuvent compter sur Manon Lapierre, technicienne en travail social au Cégep de Chicoutimi, pour les guider dans cette aventure. Photo Gabrielle Boutin
L’Oisif – Édition printemps 2019 – Numéro 2
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