L'oisif mai 2021

9 arts P our une lecture plus ré- fléchie, au vocabulaire plus familier, avec de l’action et des réflexions éthiques, je vous conseille davantage L’épivardé . C’est un roman de 308 pages haut en couleur, publié en 2012 et écrit par Guy Lalancette. On nous y plonge dans le monde hors-norme d’un écrivain-poète au chômage du nom de Paris Du- mauriac, qui voit sa vie être brus- quement chamboulée par l’appa- rition étrange d’une recenseuse qui s’avère n’en être point une. Fugueuse aux intentions floues, changeant trois fois de nom, elle s’incruste efficacement dans la vie du protagoniste. L’intrigue s’appro- fondissant, on apprend à connaître et accompagner des personnages complexes et tumultueux. Ce ro- man franchement québécois nous ramène à nos origines dans le vocabulaire et l’expression des personnages. Citons par exemple lorsque Lisbonne, la sœur de Pa- ris, « farfouille », « chantonne » et « pilasse » dans sa chambre. Pa- ris ajoute à ce sujet que Lisbonne « n’est pas toujours chiante pour autant ». Les descriptions sont crues et sans censure. Ce roman à contenu mature aborde notamment le développement de la sexualité, quitte à insérer des tabous comme l’homosexualité ou l’inceste à des personnages qui ne se laissent pas affecter par l’intolérance. L’in- trigue captivera tous ceux qui sont en quête de vérité, du fin mot de l’histoire. Soyez prêt à réfléchir et à ressentir ! ÉMY GAGNON Sciences de la nature CHRONIQUE Rubrique littéraire pandémique E nvie de se perdre dans une intrigue qui nous tient en haleine tout en désirant une lecture légère? L’impureté pour- rait être votre prochaine lecture ! Un roman de seulement 157 pages qui surprend et divertit. C’est une fiction de Larry Tremblay publiée en 2016 qui a rapidement trouvé sa place dans plusieurs bibliothèques. L’objet du roman est un livre, vé- ritable « histoire dans l’histoire », écrit par le personnage fictif d’Alice Livingston et lu par son mari, An- toine. Il narre sa relation avec son fils homosexuel, sa façon de per- cevoir la mort de sa femme, ses réflexions liées à ses découvertes littéraires, et le dévoilement de ses démons de jeunesse, qu’il ne peut s’empêcher de revivre à travers le dernier roman qu’a écrit sa défunte chérie. L’impureté présente An- toine comme un personnage assez troublant, apparemment criminel, avec lequel on ne sait jamais trop sur quel pied danser. Ce roman m’a fascinée par la com- plexité de l’intrigue, puisque qu’on parle quand même d’un livre qui présente un autre livre. Cela en fait un remue-méninges assez dis- trayant, qui se lit tout de même de manière fluide. Le vocabulaire sort parfois de l’ordinaire, tout en res- tant compréhensible. J’ai apprécié que l’aspect dramatique de l’his- toire, même si touchant, ne soit pas lourd. Notons, par exemple, le fait que le personnage principal ne res- sasse pas continuellement la mort de sa femme et que le deuil soit même assez léger lors de la lecture. Ajoutons que les grands lecteurs s’associeront facilement aux per- sonnages grâce à la passion de ces derniers pour la littérature. Pour ma part, j’ai dévoré ce livre qui m’a captivée du début à la fin. Il m’a fait vivre plein d’émotions et m’a viré les pensées à l’envers, j’ai grande- ment apprécié cette découverte que je recommande. L’IMPURETÉ, de Larry Tremblay En ces temps difficiles où la situation nous pousse à nous retrouver avec nous-mêmes, rien de mieux, selon moi, qu’une bonne lecture, confortablement installé chez soi. Loin des écrans devenus trop présents, on revient au bon vieux papier, qui amène la sensation, agréable pour plu- sieurs, de tourner une page. Pour favoriser la littérature québécoise, jevous présentedeux livres écrits par des au- teursqui peuvent nous rendre fiersdenosorigines. Ils sont tous les deux des fictions réalistes permettant facilement, l’espace d’un instant, la découverte d’un autre quotidien, d’une autre vie. Guy Lalancette et Larry Tremblay sont les deuxauteurs talentueuxayant écrit les livres présentés. Je vous partage ici ma découverte de L’impureté et de L’épivardé . L’ÉPIVARDÉ, de Guy Lalancette La lecture est à l’esprit ce que l’exercice est au corps. » - JosephAddison

RkJQdWJsaXNoZXIy MTQ1OA==