L'oisif mai 2021

6 actualités Q : Étant président depuis un an, et t’étant impliqué dans le conseil exécutif avant lapandé- mie également, que trouves-tu qui a le plus changé en un an au cégep, dans l’association étu- diante? R : Ce qui a beaucoup évolué, entre autres avec la pandémie, c’est la re- lation avec la direction. La situation nous a permis de nous rapprocher pourtravaillerensemble.Danslesder- nières rencontres que j’ai eues avec les différents directeurs, on en est venus conjointement à la conclusion qu’on bénéficiait mutuellement d’une plus grande proximité. Il faut dire qu’on a obtenu divers gains, notamment en ce qui a trait aux vestiaires de la piscine et l’usage de MIO par l’AGEECC. De plus, lorsqu’on a revendiqué la récupération des masques, ou bien dans le cadre des litiges avec des en- seignants, on s’est sentis très écoutés, pris au sérieux. Ajoutons à cela que les points de discorde étaient rares et qu’on a réussi à éviter les confronta- tions contre-productives. Q : Évidemment, il y a tout de mêmeeudes combatsàmener. Lequel penses-tu a été le plus difficile? R : Le moment le plus difficile a été à la session d’hiver, lorsqu’est arrivée l’option du cours comodal [mixité de gens en classe et d’autres en ligne]. Remettons-nous en contexte: nous venions d’avoir les résultats et le rapport du sondage « Derrière ton écran » qui, avec 367 répondants dans notre cégep, concluait à une dégrada- tion importante de la santé mentale des étudiants. Les causes principales identifiées étaient l’isolement (87%), la charge de travail et les modali- tés liées à l’enseignement en ligne. Conséquemment, on [l’AGEECC] est allés militer pour plus de présence, ce qui allait avec la tendance générale au Québec à ce moment. Sauf que sur le terrain, on s’est butés à un problème: le sondage ayant été fait à l’automne, la situation avait changé. Rendu au mois de mars-avril, on s’est rendu compte que, lorsqu’on leur offrait le cours comodal, une grande majorité d’étudiants ne voulaient pas venir au cégep! Avec de telles contradictions dans la volonté des étudiants, ça a été difficile pour nous de trancher et militer résolument pour une option ou une autre. Un autre moment embêtant digne de mention a été la récente grève des profs. On comprend leurs revendi- cations et on les soutient, car à long terme une amélioration de leurs conditions bénéficie grandement aux étudiants. Cependant, dans l’immé- diat, ça venait bouleverser l’horaire des cours et des examens. Pour une session qui était déjà lourde et compli- quée, c’était difficile de supporter un tel chaos pour bien du monde. Même si on soutenait leurs revendications, je me voyais mal aller piqueter avec eux quand les étudiants voyaient dans la grève une couche de plus à leurs maux. Ajoutons que c’était la fin de la session. Au-delà d’être pour ou contre la lutte syndicale, les étudiants n’avaient pas la tête à cela. Quand on prend en compte ces circonstances, ça devient vite délicat. Un an au cœur des luttes pour les étudiants AGEECC La dernière année a obligé des revirements de situation et des adaptations immenses pour tous les étudiants. Or, comment la pandémie a affecté etmodifié lemilitantisme de ceux chargés de représenter leurs camarades? L’Oisif est allé à la rencontre d’Émile Simard, président de l’As- sociation gérérale des étudiants et étudiantes du Cégep deChicoutimi (AGEECC), pour s’entretenir sur ce qu’ils ont accompli, et découvrir leur perspective. RENAUD DUVAL Sciences humaines ENTREVUE Émile Simard et Jean-Simon Desrochers lors du dévoilement de la politique d’écologisation de l’AGEECC, matérialisée par la plantation de 20arbres sur le terrain du cégep. Photo courtoisie.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTQ1OA==