L'oisif mai 2021

15 affaires Q : Après plusieurs années d’études, pourquoi ton choix final de carrière s’est arrêté sur l’enseignement? R : Tout d’abord, il faut savoir que la profession d’enseignante requiert plusieurs compétences essentielles. La capacité d’adap- tation et la créativité en font bien évidemment partie. C’est entre autres en raison de la présence de la créativité que j’ai choisi ce mé- tier. C’est selon moi ce qui fonde notre unicité et il est important de pouvoir exposer les élèves à dif- férentes identités et personnalités au cours de leur parcours scolaire puisqu’ils sont eux-mêmes en construction de leur propre per- sonnalité. Q : Comment décrirais-tu le cheminement académique en tant qu’enseignante? R : Le début du parcours en ensei- gnement est souvent très diversi- fié. Il est, selon moi, un baptême en ce qui a trait à la capacité d’adaptation. On se promène d’un bout à l’autre du territoire pour travailler avec des enfants d’âges divers. On peut se lever un matin en ayant un horaire vierge devant nous et finalement se retrouver avec des jeunes de 4 ans en avant-midi et terminer la journée avec des élèves de se- condaire cinq. Pour ma part, et comme pour plusieurs autres, j’ai été amenée à travailler avec des élèves ayant des besoins particu- liers ou encore dans des groupes multiâges. Q : Pourquoi avoir lancé une boutique en ligne? R : Ce sont les besoins diversifiés de mes élèves qui m’ont amenée à créer du matériel adapté à eux et à leurs particularités. En effet, j’ai vite réalisé qu’il était plus facile de bâtir mes propres ressources pédagogiques (tout en me réfé- rant aux directives du ministère de l’Éducation) que de trouver exactement ce dont j’avais be- soin. Pour ce faire, j’ai commen- cé à acheter des images afin de respecter les droits d’auteur. En fait, c’est souvent la trouvaille d’images, qui correspondent à mes inspirations, qui alimente mes projets créatifs. L’inspiration me vient aussi de plusieurs enseignants que je suis sur la plateforme Instagram. On sous-estime fréquemment toute la richesse de l’échange et du partage pédagogique entre enseignants. Malheureusement, le temps manque trop souvent sur le terrain. C’est pourquoi j’ai tenté de répondre à ce besoin en suivant la pratique d’autres enseignants à travers le Québec. Beaucoup d’entre eux vendent même leur matériel sur plusieurs plateformes différentes. Q : Comment cela fonc- tionne-t-il? R : C’est la réussite de ces en- seignants qui m’a lancée sur la voie de la vente. Je me suis dit « pourquoi pas? » que même si je ne faisais pas d’argent, qu’au moins mes ventes permettraient d’absorber une partie des coûts de création. J’ai donc demandé à un ami d’enfance de concevoir mon logo et je me suis lancée dans la vente de matériel pédagogique. Pour le moment, ma boutique est hébergée sur la plateforme popu- laire « Mieux Enseigner ». Cette plateforme héberge sans frais ses vendeurs, mais touche une com- mission sur chacune des ventes. Qui sait? Peut-être que dans le futur j’aurai mon propre site In- ternet et qu’à mon tour je pourrai inspirer d’autres enseignants. À l’automne dernier, j’ai rencontré Mme Alix Blackburn. Enseignante à l’école primaire de Saint-David-de-Falar- deau, elle a également développé un créneau entrepreneurial en fon- dant une boutique en ligne : Mlle Alix. MARIE-PIERRE LEBLOND Comptabilité et gestion ENTREVUE Rencontre avec Mlle Alix

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