Mythe no.5 | Amélioration des capacités suite à l’entraînement à basse intensité

Mythe no.5 | Amélioration des capacités suite à l’entraînement à basse intensité

Avant toute chose, le profil génétique d’un individu détermine son potentiel. L’hérédité reçue des ancêtres dicte le développement de la personne. Les expériences de vie (alimentation, entraînement…) ne pourront qu’influencer ce développement. Certaines limites sont ainsi imposées par notre génétique. Il n’est pas permis à tous de rêver à devenir champion(ne) culturiste.

Plusieurs facteurs physiques influencent la performance musculaire. Le débit cardiaque, la facilité à transférer l’oxygène du sang vers le muscle, le nombre de mitochondries… Toutes modifications à ces différents facteurs amélioreront les performances en facilitant l’utilisation des ressources (sucres, graisses) tout en diminuant les effets négatifs de l’activité (production de déchets, fatigue musculaire). Un des principaux objectifs de l’entraînement est de maximiser la synthèse des ATP. Cette molécule chimique est la « batterie rechargée » que les muscles pourront dégrader afin d’en retirer l’énergie emmagasinée, ce qui permet la contraction musculaire. Synthétiser des ATP demande : une source d’énergie chimique (sucre, huile), de l’oxygène (si possible) ainsi qu’un grand nombre de mitochondries. Les mitochondries sont les structures intracellulaires à l’intérieur desquelles la synthèse des ATP se déroule.

Le transport de l’oxygène et des sucres vers les cellules musculaires est possible grâce à un vaste réseau de minuscules vaisseaux sanguins (capillaires) situé autour et à l’intérieur même du muscle. Ce réseau se développe à force d’entraînement à bas régime. Plus le réseau est vaste, plus courte sera la distance entre le capillaire et la cellule musculaire. La diffusion de l’oxygène et des sucres sera plus rapide et efficace afin de fournir aux mitochondries les réactifs nécessaires à la synthèse des ATP. Un cœur bien entraîné et des vaisseaux sanguins bien élastiques faciliteront ces transports et permettront d’effectuer un même travail avec moins d’efforts.

La cellule musculaire contient un grand nombre de mitochondries (structure qui construit les ATP). Plus grand est le nombre de mitochondries, plus efficace sera la dégradation des sucres à l’aide de l’oxygène. L’entraînement régulier permet de multiplier ces mitochondries, et ainsi, d’accélérer la production et la distribution des ATP. Les cellules musculaires auront accès à plus d’énergie, plus rapidement.

Un entraînement prolongé, à basse intensité, apporte des bienfaits à la fonction cardiovasculaire, au transport et à l’utilisation des ressources, sans s’attaquer directement à la capacité du muscle. Ces bénéfices ne sont pas négligeables et devraient être priorisés par tous.

Bon entraînement!

 

Martin Tremblay, enseignant en Biologie au Cégep de Chicoutimi